Par Jean-Georges Harmelin, Institut méditerranéen d’océanologie, Station marine d’Endoume, Marseille
La Méditerranée, un point chaud de biodiversité (en anglais biodiversity hot-spot) malgré sa petitesse, doit une grande partie de sa richesse exceptionnelle à deux habitats du domaine côtier, les plus typiques de cette mer, l’herbier de posidonies et le coralligène.
Le coralligène, en tant qu'habitat, focalise à présent beaucoup l’attention des scientifiques et des gestionnaires d’espaces marins dans l’ensemble de la Méditerranée, sous l’impulsion de directives nationales et internationales.
Sa formidable richesse en espèces est associée à une grande complexité structurale avec une juxtaposition d’assemblages d’espèces, une activité de bioconstruction plus ou moins forte, des aspects bionomiques très variés localement et géographiquement, et une vaste répartition verticale. Ainsi, contrairement à l’herbier de posidonies, cet habitat n’est pas façonné par une seule espèce ingénieur. Ces traits, auxquels s’ajoute un manque de consensus quant aux limites de cet habitat, ne facilitent pas la tâche de ceux qui s’efforcent de définir les critères de l’appréciation de la qualité de son état et de la responsabilité des sources de dégradation.
« Coralligène », un terme ambigu
Le terme « coralligène » est passé dans le langage courant, mais que veut-il dire ? Il est souvent mentionné que Marion, en 1883 [8], a été le créateur de ce terme (« graviers coralligènes »). En fait, ce terme était déjà utilisé par Lamarck (1801, [4]) et Lamouroux (1816, [5]) pour les « polypiers et polypes coralligènes ou zoophytes ». Ce terme était donc, dès l’origine, associé d’abord aux cnidaires, mais aussi aux spongiaires, aux bryozoaires et autres « animaux-plantes ».
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